Immigrant-e-s, personnes 2ELGBTQI+, écologistes : quelle tactique le gouvernement Legault emploie-t-il pour maintenir les autres en marge des lois, des protections et même des principes moraux les plus élémentaires?
Par une rhétorique de l’exclusion, soit par omission, soit par des arguments explicites en faveur du rejet, il parvient à extraire de son champ d’intervention les catégories de population les plus dans le besoin de bénéficier d’un législation positive.
Un comité de « sages » : une façade sans dialogue
La création d’un comité sur l’identité de genre donnait l’apparence d’un processus sérieux. Or, l’interdiction précipitée des toilettes mixtes, annoncée avant même que ce comité ne rende son avis, montre que l’exercice n’était qu’une façade.
Le ministre de l’Éducation a agi contre l’avis de ses propres expert-e-s, et même contre les recommandations internes de son ministère. Cela ne révèle pas seulement une absence de dialogue : cela révèle qu’il n’y en a jamais eu l’intention.
Des délais déraisonnables comme outils d’exclusion
La même logique s’observe dans le dossier du regroupement familial. Le gouvernement Legault fait l’objet d’une poursuite en Cour supérieure pour ses délais perçus comme « déraisonnables » et « discriminatoires » en matière de regroupement familial. Le gouvernement est accusé de maintenir ses seuils « artificiellement bas » ne permettant pas aux quelques 10 000 familles de rejoindre au Québec leurs proches qui sont des époux-ses, des parents, grands-parents et même des enfants.
Pour se défaire de ces accusations, le gouvernement se retranche derrière son pouvoir discrétionnaire pour éviter de répondre sur le fond. Ici, l’inaction et les délais deviennent des instruments politiques, des moyens d’exclure sans jamais l’avouer explicitement.
Northvolt : la souplesse réservée aux puissants
À l’inverse, lorsque l’enjeu concerne un mégaprojet industriel comme Northvolt, le gouvernement n’hésite pas à contourner les processus établis. Après des mois de dénégations, le ministre de l’Environnement a admis avoir volontairement évité un examen du BAPE pour ne pas « perdre » le projet. Northvolt elle-même confirme avoir cherché à échapper à l’examen du BAPE.
Alors que les grandes entreprises bénéficient d’une flexibilité maximale, l’environnement, les communautés locales, les groupes marginalisés ou encore les petites entreprises, doivent se soumettre à des règles rigides : un double standard qui nous donne des indications sur le mode d’emploi de la CAQ.
M. Legault a le mérite de ne pas faire de distinction entre les autres, du moment qu’ils sont autre. Les décisions sont souvent prises non pas avec les groupes concernés, mais contre leurs réalités et leurs droits. Cette logique d’exclusion, qu’elle passe par la façade de la consultation, par les délais administratifs déraisonnables ou par des priorités économiques peu claires, trace un même mode d’emploi : gouverner en écartant.




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