Mardi matin s’ouvrait la première journée de consultations sur la révision de la cible québécoise de réduction des gaz à effet de serre. D’entrée de jeu, le ministre de l’Environnement, Bernard Drainville, a déclaré : « Il faut prendre soin du climat, mais également de l’économie et des emplois. »
Une phrase qui, venant de celui qui doit guider nos choix collectifs en matière d’adaptation aux changements climatiques, en dit long sur les intentions de son gouvernement. Elle ressuscite ce vieux faux dilemme opposant « économie » et « environnement ». Faut-il vraiment expliquer à M. Drainville la gravité de son sophisme? Comme si les coûts de l’inaction n’existaient pas déjà.
« Les Québécois ne sont pas prêts à s’appauvrir au nom de la lutte aux changements climatiques », Bernard Drainville.
L’appauvrissement est déjà en cours. Catastrophes climatiques, infrastructures endommagées, primes d’assurance en hausse, impacts sanitaires et sociaux qui touchent d’abord les foyers les plus vulnérables, ceux qui vivent dans des zones à risque d’inondation ou d’incendie, ou encore près des grandes axes ou qui n’ont pas accès à des espaces verts. M. Drainville parle du prix de la transition, mais beaucoup moins du coût astronomique du statu quo.
Comment peut-on encore, en 2025, revenir à des raisonnements aussi dépassés? Comment peut-on persister à décrire la transition écologique comme une punition?
Le fardeau sur les jeunes
Le professeur Webster, président du Comité consultatif sur les changements climatiques, l’a rappelé : « Si le Québec ne mène pas adéquatement cette transition vers les énergies renouvelables, nos enfants nous demanderont ce que nous faisions pendant que nous étions encore prospères. »
C’est toujours le même refrain : les choix difficiles sont repoussés, reportés, évités. On pellette encore une fois le problème vers l’avant et on fait peser le fardeau sur la génération future. C’est facile quand on ne sera plus là pour constater les désastres de notre inaction. Ce qui n’est pas vu n’existe pas.
Si le ministre de l’Environnement voulait être le ministre de l’Économie, il fallait le dire avant qu’il ne se ridiculise dans un immobilisme environnemental dangereux pour le Québec. En attendant, on pourrait lui rappeler que les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques ne sont pas des dépenses, mais des investissements stratégiques en notre avenir. Voilà qui devrait suffire à dissiper le faux dilemme entre « économie » et « environnement ».




Une réponse à « L’immobilisme environnemental de Drainville »
[…] qu’Ottawa renonce à ses engagements climatiques, tout comme Québec, Québec voit ses partis d’opposition se déchirer et son gouvernement imposer sous bâillon une […]
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